Sous-marins: l’incroyable guerre franco-allemande en Pologne

A première vue, c’est l’amour avec un grand A. Après des années de méfiance réciproque, la France et l’Allemagne ont décidé de mettre un coup d’accélérateur à leur coopération militaire. Paris et Berlin devraient acter cette semaine une prochaine étape du programme de futur avion de combat SCAF (système de combat aérien du futur) lors du salon aéronautique ILA de Berlin (qui se tient du 25 au 29 avril). Les deux partenaires devraient signer un document dit d’”expression du besoin”, ouvrant la voie à une coopération entre Dassault et Airbus Defence & Space pour l’avion de combat de 2040. Une première étape avant le lancement d’autres programmes franco-allemands, du char de combat du futur (successeur des Leclerc et Leopard) aux avions de patrouille maritimes et autres systèmes d’artillerie.

Pourtant, quelque chose cloche dans cette idylle militaire savamment mise en scène. Plus qu’un bug, une guerre aussi discrète qu’impitoyable sur le segment des sous-marins conventionnels (non nucléaires), entre le français Naval Group (ex-DCNS) et son rival allemand TKMS, qui cadre mal avec le discours officiel sur la coopération entre les deux pays. Après avoir croisé le fer à Singapour (victoire allemande), en Australie (victoire française) et en Norvège (victoire allemande), les deux frères ennemis s’affrontent désormais en Pologne, pour un contrat de trois à quatre sous-marins conventionnels estimé à 2,4 milliards d’euros, que convoite également le suédois Saab Kockums. “C’est une guerre d’une rare violence, où le but est parfois moins la victoire que la défaite de l’autre”, témoigne un familier du secteur.

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